Afrique du Sud : des experts de l’ONU déplorent l’approche punitive plutôt que réhabilitative de la criminalité
Des experts des Nations Unies en matière de prévention de la torture ont constaté en Afrique du Sud un recours excessif à la privation de liberté dans tous les secteurs, tels que les prisons, les postes de police, les services d’immigration, les établissements de santé mentale et les centres de traitement de la toxicomanie.
Des experts des Nations Unies en matière de prévention de la torture ont constaté en Afrique du Sud un recours excessif à la privation de liberté dans tous les secteurs, tels que les prisons, les postes de police, les services d’immigration, les établissements de santé mentale et les centres de traitement de la toxicomanie.
Cette alerte a été lancée à l’issue de la première visite des experts dans ce pays d’Afrique australe, qui s’est déroulée du 26 février au 9 mars. Selon le Sous-comité pour la prévention de la torture (SPT), cela reflète de facto « une approche punitive plutôt que réhabilitative de la criminalité et d’autres problèmes sociaux ».
Les experts indépendants onusiens font état d’un « nombre élevé de personnes en détention provisoire et la surpopulation dans les lieux de détention ». Une situation qui, selon eux, reflète les déficiences du système de justice pénale et du système judiciaire.
« La délégation a reçu des allégations de corruption au sein des établissements. Nous avons également observé des pratiques inhumaines, des mauvais traitements et des conditions de détention déplorables », a déclaré Abdallah Ounnir, chef de la délégation, soulignant que « cela doit changer ».
Mettre en place d’un mécanisme national de prévention
Face à ces préoccupations, les experts indépendants onusiens ont appelé l’Afrique du Sud à accélérer ses mesures législatives visant à mettre en place un organisme national de surveillance de la prévention de la torture chargé d’examiner régulièrement les prisons, les centres de détention et d’autres installations. L’Afrique du Sud a ratifié le Protocole facultatif à la Convention contre la torture en 2019.
« Ce mécanisme national de prévention devrait être un organe de contrôle totalement indépendant, habilité à visiter tous les lieux de détention, ce qui est essentiel pour prévenir la torture et les mauvais traitements dans le pays », a fait valoir le chef de délégation.
Le SPT a visité des établissements pénitentiaires publics et privés, des commissariats de police, des casernes militaires, des centres de protection de la jeunesse, des hôpitaux psychiatriques, des institutions de réadaptation pour toxicomanes et un camp de détention pour migrants, où il a mené des entretiens confidentiels avec des membres du personnel et des personnes détenues dans ces institutions.
A l’issue de la visite, le Sous-comité soumettra au gouvernement sud-africain un rapport confidentiel contenant des observations et des recommandations visant à prévenir la torture et les mauvais traitements à l’encontre des personnes privées de liberté.
La délégation du SPT était composée d’Abdallah Ounnir, Chef de la délégation (Maroc), Vasiliki Artinopoulou (Grèce), Shujune Muhammad (Maldives), et Elīna Šteinerte (Lettonie).
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