Le sport a le pouvoir de changer le monde

Gabon Matin

La Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, célébrée chaque année le 6 avril, est l’occasion de reconnaître le rôle positif que le sport et l’activité physique jouent dans les communautés et dans la vie des gens à travers le monde.

Auteur : Gabon Matin
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Le sport a le pouvoir de changer le monde

La Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, célébrée chaque année le 6 avril, est l’occasion de reconnaître le rôle positif que le sport et l’activité physique jouent dans les communautés et dans la vie des gens à travers le monde.

« Le sport a le pouvoir d’aligner nos passions, notre énergie et notre enthousiasme autour d’une cause collective  », a souligné la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, à l’occasion de la journée. « Et c’est précisément à ce moment-là que l’espoir peut être nourri et que la confiance peut être retrouvée  ».

En effet, le sport a le pouvoir de changer le monde. C’est un droit fondamental et un outil puissant pour renforcer les liens sociaux et promouvoir le développement durable et la paix, ainsi que la solidarité et le respect de tous.

De l’autonomisation des femmes et des filles, des jeunes, des personnes handicapées et d’autres groupes marginalisés à la promotion de la santé, de la durabilité et de l’éducation, le sport offre un potentiel énorme pour faire progresser les objectifs de développement durable et promouvoir la paix et les droits de l’homme.

La paix par le sport

Joël Bouzou est un ancien champion du monde de pentathlon moderne ayant remporté une médaille de bronze aux Jeux olympiques en 1987. Il est président fondateur de l’organisation internationale Peace and Sport basée à Monaco qui a pour objectif d’apporter les valeurs du sport, notamment la discipline, l’organisation et la structure, au cœur des communautés en crise à travers le monde, en faisant du sport un vecteur de tolérance, de respect et de citoyenneté au service d’une paix durable.

Lors d’un entretien avec ONU info, il a expliqué que « ce qui est fabuleux avec le sport, c’est la nature même du sport, qui est universel ». En effet, pour lui en sport « on partage une règle et on la partage tous de la même façon, quelles que soient les origines ethniques, sociales, religieuses. C’est l’équité, c’est l’égalité des chances devant l’enjeu, c’est ce qui met tout le monde à égalité par le sport ».

Et c’est ce qui permet de créer du dialogue. Il n’est pas nécessaire d’avoir du matériel sophistiqué : « Il suffit d’avoir parfois deux piquets en bois, un filet de pêche. Et puis, on met deux équipes en face et on joue au volleyball ». Car pour lui, le champion de la rue ou de la ville peut exercer une influence aussi importante que le champion olympique. « Il peut être un modèle positif et avoir la capacité à faire accepter les différences entre les communautés, entre les individus et donc favoriser cette acceptation ».

Le sport peut donc concourir aux objectifs de développement durable car il facilite le dialogue, la cohésion sociale et la stabilité entre les communautés, mais aussi incite au respect d’un certain nombre de normes pour la santé et pour l’environnement, a-t-il insisté.

En effet, les sportifs, les athlètes peuvent aussi être des modèles pour, par exemple, inciter les jeunes à la pratique sportive, à développer une vie saine, mais aussi à respecter l’environnement. « A prendre conscience de leur empreinte carbone ou encore de comprendre ce qu’est un déchet, comment on peut le recycler. A comprendre l’importance de l’eau, mais aussi, dans le cas de l’hygiène, pourquoi il est meilleur de prendre des douches que des bains par exemple, et ainsi comment on peut beaucoup mieux s’inscrire dans ce que les citoyens aujourd’hui doivent faire pour la planète », a expliqué Joël Bouzou.

Le sport permet l’accès à la dignité

L’organisation Peace and sport travaille au niveau des individus pour les rendre plus adeptes et comprendre la diversité, mais aussi au niveau des communautés. « On apaise les tensions  », a souligné l’ex-champion olympique. Il donne l’exemple de la région des Grands Lacs d’Afrique, où ils organisent des jeux transfrontaliers entre le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo. Appelés les Jeux de l’amitié , leur but est de rassembler des jeunes des trois pays pour promouvoir le dialogue interculturel et ainsi mettre en évidence le pouvoir que le sport peut avoir pour rapprocher des nations en conflit.

«  On a des échanges entre les équipes. Mais aussi entre les leaders de communautés. Cela sert à apaiser les tensions parce que les gens se connaissent. Ils ont une raison de se rencontrer », a-t-il expliqué.

Accepter la différence

Joël Bouzou a appris au fil des ans à accepter la différence. Ayant grandi dans le sud-ouest de la France, pour lui, les Parisiens étaient des étrangers. « Ils avaient un humour différent, ils avaient un accent différent, ils étaient quelque part différents et j’avais du mal à l’accepter. Et puis, beaucoup plus tard, je me suis retrouvé sur la scène internationale avec des Coréens qui manger du poisson au petit déjeuner que je ne comprenais pas toujours, et puis des Africains qui vivaient complètement différemment  », s’est-il souvenu.

Mais il a appris progressivement à accepter la différence, « par le biais du sport au niveau international, par la vie dans le village olympique, j’ai appris progressivement à accepter la différence, mais aussi à la rendre belle, à apprécier les différents types de sensibilité sur la planète, les différentes façons de voir la vie et à les comprendre et souvent à bénéficier de cette expérience là pour tout simplement vivre mieux ».

Et c’est une expérience qu’il veut avoir l’opportunité de proposer à tout le monde.

Un investissement pour la cohésion sociale

« Le sport, ce n’est pas une dépense, c’est un investissement en particulier pour la cohésion sociale de nos sociétés », a-t-il indiqué. « Il faut continuer à investir dans le sport et pas forcément sur les solutions très coûteuses, pas seulement dans le cadre du sport olympique  ».

Pour lui, il faut investir sur la pratique simple parce qu’elle permet « de mettre les gens ensemble, de les sortir de leurs préjugés qui sont dus souvent à l’isolement, parfois individuel mais surtout collectif. Il y a des ghettos ethniques, il y a des ghettos, quelquefois religieux aussi, qui existent. Il faut arriver à casser ces choses-là pour, de façon positive, mettre les gens ensemble. Car quand ils sont ensemble, quand ils ont l’expérience de cette vie partagée ensemble par le sport, ils se regardent différemment et ils apprennent à vivre aussi différemment ».

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