Le commerce dans de nombreux pays en développement devrait « fléchir », selon la CNUCED
Les flux mondiaux d’investissements étrangers directs (IED) devraient reculer de près de 40% en 2020, en raison des effets de la pandémie de Covid-19. C’est ce qu’indique le rapport annuel 2020 sur les investissements mondiaux de la CNUCED, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.
Les flux mondiaux d’investissements étrangers directs (IED) devraient reculer de près de 40% en 2020, en raison des effets de la pandémie de Covid-19. C’est ce qu’indique le rapport annuel 2020 sur les investissements mondiaux de la CNUCED, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.
Cela ramènerait les investissements étrangers directs en dessous de 1 000 milliards de dollars pour la première fois depuis 2005. Ces investissements représentaient 1 540 milliards de dollars en 2019.
En outre, les IED devraient encore diminuer de 5% à 10% en 2021, pour ensuite amorcer une reprise en 2022, indique le rapport.
« Les perspectives sont très incertaines. Les perspectives dépendent de la durée de la crise sanitaire et de l’efficacité des politiques d’atténuation des effets économiques de la pandémie », a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.
La pandémie a impacté non seulement la chaîne d’offres et de demandes et mais aussi les politiques pour les IED. Les mesures de verrouillage ont ralenti les projets d’investissement existants. La perspective d’une profonde récession ont conduit les entreprises multinationales (EMN) à réévaluer de nouveaux projets. Les mesures politiques prises par les gouvernements pendant la crise comprennent de nouvelles restrictions à l’investissement.
Selon le rapport, les flux d’investissement devraient se redresser lentement à partir de 2022, entraînés par la restructuration des chaînes de valeur mondiales (CVM) pour la résilience, la reconstitution du stock de capital et la reprise de l’économie mondiale.
Les 5 000 premières multinationales du monde, qui représentent la majeure partie de l’IED mondial, ont vu leurs bénéfices attendus pour l’année révisés à la baisse de 40% en moyenne, certaines industries plongeant dans des pertes. La baisse des bénéfices nuira aux bénéfices réinvestis, qui représentent en moyenne plus de 50% des IED.
Les premiers indicateurs confirment un impact immédiat. Les annonces de nouveaux projets d’investissement et les fusions et acquisitions transfrontalières ont chuté de plus de 50% au cours des premiers mois de 2020 par rapport à l’année dernière.
Dans le financement de projets mondiaux, source importante d’investissement dans les projets d’infrastructure, les nouveaux contrats ont chuté de plus de 40%.
« L’impact, bien que sévère partout dans le monde, varie selon les régions. Les économies en développement devraient connaître la plus forte baisse de l’IED car elles dépendent davantage des investissements dans les industries à forte intensité de CVM et extractives, qui ont été durement touchées, et parce qu’elles ne sont pas en mesure de mettre en place les mêmes mesures de soutien économique que les économies développées » a déclaré James Zhan, directeur des investissements et des entreprises de la CNUCED.
« Malgré la baisse drastique des flux mondiaux d’IED pendant la crise, le système de production international continuera de jouer un rôle important dans la reprise économique et le développement. Les flux mondiaux d’IED continueront d’augmenter le stock d’IED existant, qui s’élevait à 3 700 milliards de dollars fin 2019 », a ajouté M. Zhan.
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