L’OIT revoit à la baisse ses prévisions sur une relance « lente et incertaine » de l’emploi
Le marché mondial de l’emploi mettra plus de temps à se rétablir dans le monde, avec des niveaux de chômage devant rester au moins supérieurs à ceux d’avant la pandémie de Covid-19 jusqu’en 2023, a indiqué lundi l’Organisation internationale du travail (OIT), pointant du doigt l’incertitude liée à l’évolution et à la durée de la pandémie, surtout avec l’apparition du variant Omicron.« La relance s’avère lente et incertaine », a d’ailleurs déclaré lors d’un point de presse à Genève, le Directeur général de l’OIT Guy Ryder.
Le marché mondial de l’emploi mettra plus de temps à se rétablir dans le monde, avec des niveaux de chômage devant rester au moins supérieurs à ceux d’avant la pandémie de Covid-19 jusqu’en 2023, a indiqué lundi l’Organisation internationale du travail (OIT), pointant du doigt l’incertitude liée à l’évolution et à la durée de la pandémie, surtout avec l’apparition du variant Omicron.« La relance s’avère lente et incertaine », a d’ailleurs déclaré lors d’un point de presse à Genève, le Directeur général de l’OIT Guy Ryder.
L’agence onusienne basée à Genève a ainsi revu à la baisse ses prévisions sur la relance du marché du travail dans le monde pour cette année. Elle a affirmé anticiper un impact de la pandémie, avec un déficit global en heures travaillées équivalent à 52 millions d’emplois à temps plein par rapport au quatrième trimestre de 2019.
C’est deux fois plus que ce que l’OIT prévoyait encore en mai 2021, selon le rapport sur les tendances 2022. En mai 2021, l’OIT tablait sur un déficit à 26 millions d’emplois équivalents temps plein. Même si cette dernière estimation constitue une amélioration par rapport à la situation en 2021, elle demeure près de 2% inférieure au nombre global d’heures travaillées avant la pandémie.
207 millions de personnes seront au chômage cette année
De nombreux facteurs seraient à l’origine de cette révision, même si l’une des causes principales avancées, est « la poursuite de la pandémie et de ses variants, notamment Omicron ». D’une certaine manière, cette révision à la baisse des prévisions pour 2022 est le reflet des conséquences que font peser sur le monde du travail les récents variants du coronavirus, comme le Delta et l’Omicron. Elle révèle aussi une grande incertitude quant à la suite de la pandémie de Covid-19.
Globalement, l’OIT estime qu’environ 207 millions de personnes seront au chômage en 2022, contre 186 millions il y a trois ans, ou près de 6% des travailleurs actifs contre 5,4% avant la pandémie. Le taux d’activité devrait lui rester 1,2 point de pourcentage inférieur sur la même période.
Dans ces conditions, le réajustement est plutôt « considérable », a admis M. Ryder. Selon le Chef de l’OIT, la pandémie a réduit la demande et l’approvisionnement en emplois et la situation restera la même tant qu’elle se poursuivra. La nouvelle évaluation reste 1,8% inférieure au nombre d’heures travaillées avant la pandémie.
Des signes de reprise en Amérique du Nord et en Europe
Plus largement, il faudra sans doute des années pour réparer les dégâts occasionnés et l’on peut craindre des conséquences potentielles à long terme sur le taux d’activité, le revenu des ménages ainsi même que sur les cohésions sociale et politique.
« Nous ne nous remettrons pas de cette pandémie sans une reprise de grande envergure du marché du travail. Et pour être durable, cette reprise doit se baser sur les principes du travail décent, y compris en matière de santé et de sécurité, d’égalité, de protection sociale et de dialogue social », a alerté Guy Ryder. Selon le rapport, l’Amérique du Nord et l’Europe affichent les signes de reprise les plus marqués, contrairement à l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et les Caraïbes.
Les effets se font sentir sur les marchés du travail de l’ensemble des régions du monde, même si l’on observe des différences importantes dans le rythme de la reprise. Sur le plan national, l’OIT constate que « la reprise du marché du travail est la plus forte dans les pays à revenu élevé, alors qu’elle est la plus faible dans les économies à revenu intermédiaire inférieur ».
Les conséquences disproportionnées de la crise sur l’emploi des femmes
« Les conséquences disproportionnées de la crise sur l’emploi des femmes devraient perdurer dans les années à venir », indique encore le rapport, qui ajoute que les femmes devraient continuer à subir davantage les effets ces prochaines années. Au total, 90% de celles affectées par la pandémie dans leur travail ont quitté leur emploi et elles retrouvent une activité moins rapidement que les hommes.
« Deux ans après le début de la crise, les perspectives demeurent fragiles et le chemin de la reprise s’avère lent et incertain », affirme Guy Ryder, Directeur général de l’OIT. « Nous constatons déjà des dégâts potentiellement durables sur le marché du travail et nous assistons à une augmentation préoccupante de la pauvreté et des inégalités », a-t-il ajouté, citant le cas « des nombreux travailleurs qui se voient contraints de passer à de nouveaux types d’emplois », comme dans le tourisme et les voyages internationaux, durement frappés par les restrictions sanitaires.
Le rapport de l’OIT montre ainsi que les emplois temporaires ont permis pour certains de limiter les effets du choc subi en raison de la pandémie. Même s’il a été mis fin à de nombreux emplois temporaires ou que ces derniers n’ont pas été renouvelés, des emplois alternatifs ont été créés, notamment pour les travailleurs ayant perdu leur emploi permanent. En moyenne, l’incidence du travail temporaire demeure inchangée.
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