Dans un « monde au plus mal », l’ONU réclame une coalition mondiale pour surmonter les divisions

Gabon Matin

A l’ouverture du débat général de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies mardi à New York, le Secrétaire général de l’ONU a plaidé en faveur d’une coalition mondiale pour surmonter les divisions d’un monde « en péril et paralysé ».

Auteur : Gabon Matin
© 2022 D.R./GabonTime

Dans un « monde au plus mal », l’ONU réclame une coalition mondiale pour surmonter les divisions

A l’ouverture du débat général de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies mardi à New York, le Secrétaire général de l’ONU a plaidé en faveur d’une coalition mondiale pour surmonter les divisions d’un monde « en péril et paralysé ».

« Notre monde est au plus mal. Les clivages s’accentuent. Les inégalités se creusent. Les difficultés s’étendent  », a déclaré le chef de l’ONU, António Guterres , dans un discours devant les Etats membres réunis pour ce grand rendez-vous annuel au siège des Nations Unies.

« Nous naviguons sur une mer agitée. Un hiver de mécontentement mondial se profile à l’horizon. Une crise du coût de la vie fait rage. La confiance s’effrite. Les inégalités explosent. La planète est en feu. Les gens souffrent – et les plus vulnérables sont les plus touchés. La Charte des Nations Unies et les idéaux qu’elle porte sont en péril », a-t-il ajouté.

Enorme dysfonctionnement mondial

Dans ce contexte, la communauté internationale a « le devoir d’agir », a déclaré le Secrétaire général à l’adresse des dirigeants du monde.

« Et pourtant, nous sommes bloqués par un énorme dysfonctionnement mondial. La communauté internationale n’est pas prête ni disposée à s’attaquer aux grands drames de notre époque », a-t-il dénoncé, citant la guerre en Ukraine et la multiplication des conflits dans le monde, la crise climatique et la perte de biodiversité, la situation financière catastrophique des pays en développement, ou encore le manque de garde-fous autour des nouvelles technologies.

« Notre monde est en péril – et paralysé. Les clivages géopolitiques sapent le travail du Conseil de sécurité, sapent le droit international, sapent la confiance et l’espoir que placent les gens dans les institutions démocratiques, sapent les possibilités de coopération internationale  », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas continuer ainsi  », a prévenu le Secrétaire général.

Une coalition mondiale est nécessaire

Il a rappelé que « la logique de coopération et de dialogue est la seule voie possible » : « Aucune puissance ou groupe ne peut mener la barque tout seul. Aucun grand problème mondial ne peut être résolu par une coalition de volontaires. Il nous faut une coalition mondiale  ».

Selon le Secrétaire général, cette coalition mondiale doit de toute urgence surmonter ses divisions et agir de concert dans trois domaines.

Il s’agit, en premier lieu d’instaurer et maintenir la paix. Une grande partie de la planète continue d’avoir les yeux rivés sur l’invasion russe en Ukraine, mais il y a d’autres crises ailleurs, a-t-il dit, citant notamment l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Corne de l’Afrique, l’Éthiopie, Haïti, la Libye, l’Iraq, Israël et la Palestine, le Myanmar, le Sahel, et la Syrie.

« Dans un monde qui se déchire, nous devons créer des mécanismes de dialogue pour apaiser les divisions. C’est pourquoi j’ai esquissé les éléments d’un Nouvel Agenda pour la paix dans mon rapport sur ‘Notre Programme commun’  », a souligné le Secrétaire général. « Nous sommes résolus à tirer le meilleur de tous les outils diplomatiques de règlement pacifique des différends qui s’offrent à nous, comme le prévoit la Charte des Nations Unies : négociations, enquêtes, médiation, conciliation, arbitrage et règlement judiciaire  ».

Participation et leadership des femmes

Il a estimé que la participation et le leadership des femmes doivent être une préoccupation de premier plan et qu’il faut faire de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix une priorité.

Le monde a également une « autre bataille à laquelle nous devons mettre fin : notre guerre suicidaire contre la nature », a dit M. Guterres. « La crise climatique est l’enjeu déterminant de notre temps. Elle doit être la priorité absolue de chaque gouvernement et organisation multilatérale ».

« À l’approche de la COP27, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra en Égypte, je lance un appel aux dirigeants du monde entier pour qu’ils concrétisent les objectifs de l’Accord de Paris » sur le climat, a-t-il ajouté.

« Fixez des objectifs climatiques plus ambitieux. Écoutez les appels au changement de vos populations. Investissez dans des solutions qui conduisent à une croissance économique durable  », a-t-il déclaré à l’adresse des dirigeants, citant les énergies renouvelables, l’adaptation aux chocs climatiques, et la gestion des pertes et des dommages causés par les catastrophes.

Un plan de relance des ODD est nécessaire

Le monde traverse également une crise du coût de la vie sans précédent, que la guerre en Ukraine est venue amplifier. Selon le Secrétaire général, les troubles sociaux sont inévitables – et le risque de conflits est bien réel.

Mais « cette situation n’est pas une fatalité », a-t-il estimé. « Un monde libéré de l’extrême pauvreté, de la misère et de la faim n’est pas un rêve inaccessible. C’est à notre portée. C’est le monde envisagé par le Programme 2030 et les Objectifs de développement durable », a-t-il dit. « Pourtant, ce monde n’est pas celui que nous avons choisi. À cause de nos décisions, partout dans le monde, le développement durable est menacé. Les Objectifs de développement durable sont en détresse. Même la réalisation des objectifs les plus fondamentaux – sur la pauvreté, la faim et l’éducation – fait marche arrière  ».

Le chef de l’ONU a appelé à l’adoption, sous la direction du G20, d’un Plan de relance des Objectifs de développement durable, qui donnera une impulsion forte au développement durable dans les pays en développement.

En conclusion, le Secrétaire général a noté que malgré les divergences entre pays développés et pays en développement qui «  deviennent chaque jour plus dangereuses  », « l’espoir est permis » si « nous unissons nos forces ».

« Nous savons que les idéaux nobles doivent devenir réalité pour les populations  », a-t-il ajouté. « Trouvons donc à nos problèmes communs des solutions communes, fondées sur la bonne volonté, la confiance et les droits de tous les êtres humains. Travaillons ensemble, comme une coalition mondiale, comme des nations unies ».

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